Les erreurs de diagnostic peuvent être classées en deux catégories ; il peut s’agir de :
- un diagnostic retardé, erroné ou manqué : il y a eu une ou plusieurs occasions manquées de rechercher ou d’identifier un diagnostic précis et opportun (ou une autre explication) des problèmes de santé du patient sur la base des informations qui existaient à ce moment-là ;
ou
- un diagnostic non communiqué au patient : un diagnostic précis (ou autre explication) des problèmes de santé du patient était disponible, mais il n’a pas été communiqué au patient (y compris le représentant du patient ou sa famille, selon le cas).
(Définitions données par l’agence américaine Agency for Healthcare Research and Quality (AHRQ) )
Selon le rapport HAS, " les erreurs diagnostiques seraient plus communes que les erreurs médicamenteuses et affecteraient jusqu’à 10 % des interactions cliniques patient-médecin .
Les études à grande échelle dans différents pays ont montré que la part des évènements indésirables associés aux soins (EIAS) dus à des erreurs diagnostiques allait de 7 à 36 % ."
Le taux d’erreurs diagnostiques fluctue également selon les pathologies et les spécialités médicales concernées : il serait de moins de 5 % en dermatologie, imagerie ou anatomie pathologique et atteindrait jusqu’à 10-15 % pour les autres spécialités .
Aux urgences, 39 % des dommages graves liés à un diagnostic erroné concernent cinq pathologies (accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde, anévrisme/dissection aortique, compression/lésion de la moelle épinière, maladie thromboembolique veineuse) .
Il est à souligner que les erreurs diagnostiques concernent plutôt des pathologies
couramment rencontrées .
Aux États-Unis, 1 pédiatre sur 2 rapporte faire 1 ou 2 erreurs diagnostiques chaque année et les erreurs diagnostiques sont les principales causes d’erreurs de prise en charge pédiatrique et de plaintes médico-légales en pédiatrie (16). Parmi les trois grands domaines d’erreurs diagnostiques que sont les maladies vasculaires majeures, les infections et les cancers, la fréquence des diagnostics manqués varie de 2,2 % pour l’infarctus du myocarde à 62,1 % pour l’abcès vertébral (30).
en savoir plus
https://www.has-sante.fr/jcms/p_355…
Rapport Has ( extrait)
Étiologie des erreurs diagnostiques en médecine
Les erreurs diagnostiques sont très souvent multifactorielles, combinant causes systémiques (procédures, travail en équipe, communication) et cognitives (clôture prématurée du processus diagnostique notamment) .
Cependant, le diagnostic est avant tout une tâche cognitive dépendant des connaissances du médecin.
La principale cause d’erreurs diagnostiques serait liée au fait que les médecins
ne reconnaissent pas ce qu’ils ne connaissent pas .
Ainsi, les erreurs diagnostiques peuvent être causées par :
‒ des défauts de connaissances théoriques (4, 32) ;
‒ des défauts de savoir-faire clinique (interrogatoire, examen, intégration des informations, élaboration d’une stratégie diagnostique) (12, 33-35) ;
‒ des défauts d’interprétation des résultats d’examens complémentaires (4, 21) ;
‒ des défauts de raisonnement médical (36) ;
‒ des défauts d’évaluation (21) ;
‒ des biais cognitifs (2, 28, 31, 36-42) et des défauts d’évaluation de la probabilité du diagnostic
(incertitude diagnostique, excès de confiance) (43, 44) ;
‒ des facteurs liés aux patients, et notamment leur milieu socio-économique, leur maîtrise de la
langue du médecin et leur origine (45, 46), ou à la forme de présentation de la maladie (19, 27,
28, 35, 43, 47) ;
‒ des défauts de communication des conclusions au patient (34) ;
‒ des défauts de transmission d’information entre professionnels de santé (19, 34, 35, 48, 49) ;
‒ des défauts d’organisation (50) ;
‒ des interruptions de tâche (51) ;
‒ une surcharge de travail (2, 27, 32, 52, 53) ;
‒ des défauts de suivi de l’évolution du patient (34) ;
‒ le contexte de la consultation (programmée, non programmée, en urgence) (54) ;
‒ des défauts du dossier patient informatisé (interopérabilité, intégrité et sécurité des données,
affichage et transmission des résultats) (55-57).
En savoir plus
https://www.has-sante.fr/upload/doc…