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Durée de vie du virus circulant dans l’air et résistance sur les surfaces, les dernières données.

3 avril 2020

Une étude publiée cette semaine dans The New England Journal of Medecine ( cf. fin d’article) a comparé la permanence du SARS-CoV2, le virus à la base de l’épidémie de COVID-19, avec celle du SARS-CoV1, à l’origine de l’épidémie de SRAS en 2003.

Réunissant les résultats de trois études, les chercheurs en déduisent une persistance du virus

  • dans les aérosols jusqu’à 3 heures,
  • sur une surface en cuivre jusqu’à 4 heures,
  • sur du carton jusqu’à 24 heures
  • sur du plastique et de l’acier jusqu’à 2 ou 3 jours.

Les chercheurs ont projeté des gouttelettes d’eau chargées de virus avec des petites bombes aérosols sur les différentes surfaces.
Dans ces conditions expérimentales, la charge virale projetée est très élevée.

Selon l’étude décrite dans Journal of Hospital Infection, jusqu’à un demi-millilitre de particules virales pures à 100 millions de copies ont été utilisées pour étudier la stabilité du virus, ce qui selon Samira Fafi-Kremer, responsable du laboratoire de virologie du CHU de Strasbourg interrogée sur France Culture, ne reflète pas du tout la réalité.

En dessous de 10 000 particules, le virus résisterait moins de 5 minutes, quelle que soit la surface.

La question que pose tout le monde est : faut-il tout désinfecter chez soi pour réduire les risques de contamination ?

Par exemple, lors de livraisons ?
Faut il désinfecter les emballages, cartons, tout ce qui a pu être touché ?
faut il, comme certains le préconisent, laisser ses courses 3 heures à l’entrée avant de les déballer ? oui mais certains produits doivent être mis au frigo sans tarder ?

Est-il possible de se contaminer au seul contact de surfaces contaminées.

Dans l’état actuel de nos connaissances, il semble que la charge virale dispersée au contact, dans des conditions réelles, soit bien plus faible que celle produite en laboratoire.
Néanmoins

Certains chercheurs parlent d’un risque « minime ».
Quoi qu’il en soit, le virus ne pénètre pas par la peau dans l’organisme mais par les muqueuses respiratoires. Donc après avoir eu un contact potentiellement à risques, il faut se laver les mains, ou déballer avec des gants, et jeter les gants ou les laver.

Le virus est -il dans l’air ?
Si oui, il pose la question des aérosols ou des gouttelettes aéroportées .

Si l’on parle de persistance du virus dans l’air de 3 heures, il s’agit d’une persistance en aérosols.
Les « aérosols » sont des particules ultra fines, inférieures à 5 microns.

Les gouttelettes, voie majeure de transmission aéroportée, sont des particules plus grosses, supérieures à 5 microns, donc plus lourdes, elles retombent vite au sol ou sur une suface où elles peuvent être projetés par la toux par exemple.
Elles restent peu de temps en suspension.

Les chercheurs pensent qu’il est faux de penser possible une contamination au Covid-19 simplement en se promenant à l’extérieur, pour une question de simple bon sens : quand bien même le SARS-CoV2 serait aéroporté, la charge virale disséminée dans l’air ambiant serait tellement infinitésimale qu’elle ne pourrait être, en aucun cas, contaminante.

En revanche, on peut se poser la question de la durée de présence dans l’air en pièce fermée ?

La question de la transmission par aérosols se pose, une fois de plus et avant tout, pour le personnel soignant, qui se trouve en contact proche et prolongé des malades, d’où la nécessité absolue de porter des masques respiratoires spéciaux, les masques FFP2, qui filtrent les plus petites particules de l’air ambiant.

Cependant la majorité des chercheurs estime que les voies principales sources de contamination sont les projections de gouttelettes infectées ( toux, éternuement, crachats) et les mains contaminées.

Le SARS-CoV2 étant présent dans tout le tractus digestif, de la bouche à l’anus, il est important de bien se laver les mains, en particulier, après être allé aux toilettes.
On sait selon une étude publiée que chacun de nous touche son visage 23 fois par heure, en particulier la bouche, le nez ou les yeux.

Les gestes barrières, distance de sécurité et lavage de mains réguliers restent donc, aujourd’hui, essentiels pour endiguer la progression de l’épidémie.

en savoir plus
https://www.nejm.org/doi/full/10.10…

Rappelons les travaux déjà cités de George Gao, directeur général du Centre chinois de contrôle et de préventions des maladies, sur les virus dont le SARS-CoV-2, et les mécanismes d’entrée dans les cellules et de transmission interespèces.

Le 18 octobre, il concluait sévèrement une ITW, à l’encontre des Etats-Unis et de Europe, désignant comme « la grande erreur » , le fait que la population de ces pays ne portait toujours pas de masque.

On l’apprenait hier, les USA changent de doctrine et la France avance d’un pas.

Claude Rambaud

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