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Publiée le 29 juillet dernier dans la revue Nature, une étude scientifique met en évidence la prolifération d’une bactérie hautement résistante , Klebsiella pneumoniae, se propageant entre patients dans un même établissement ou entre des établissements de santé proches géographiquement.
Extraits étude citée :
Une forte relation est démontrée entre la distance génétique et géographique parmi les isolats à carbapénémase positifs, qui se regroupent au niveau du pays et, ce qui est encore plus frappant, au niveau de l’hôpital. Des échantillons de gNN prélevés dans le même hôpital ont été prélevés chez plus de la moitié des isolats positifs pour la carbapénémase. De même, la majorité des hôpitaux ayant fourni une K. positive à la carbapénémase positive avaient au moins une paire de gNN isolée chez des patients traités au même moment par la même patiente. hôpital. Cela suggère une transmission fréquente à l’hôpital.
Cette bactérie présente normalement dans nos intestins devient mortelle lorsque devenue multi résistante, elle atteint d’autres organes par voie sanguine, par exemple les poumons. Cause majeure des infections nosocomiales mortelles, elle est classée super bactérie.
Considérée par l’Organisation mondiale de la santé comme un agent pathogène bactérien résistant aux antibiotiques de première importance pour lequel de nouveaux antibiotiques sont nécessaires, elle est une menace de résistance aux antibiotiques dont la croissance est la plus rapide en Europe, en termes de morbidité et de mortalité humaines. Il est donc urgent d’identifier des stratégies d’intervention de santé publique.
Selon l’étude, le nombre de victimes de Klebsiella pneumoniae a été multiplié par six en Europe en seulement 8 ans, de 2007 à 2015, passant de 341 personnes à plus de 2000. Par projection, on passerait de 25.000 morts de bactéries multi-résistantes en Europe en 2014 à 392.000 en 2050, et au niveau mondial, de 700.000 à 10 millions de morts.
Extrait Etude citée :
….Par conséquent, les efforts de santé publique doivent être axés sur la surveillance des agents génomiques, l’identification des introductions de clones à haut risque et leur expansion au début d’une épidémie naissante, et le renforcement de la résilience des réseaux nationaux de référence des hôpitaux grâce à une politique de contrôle des infections sans tolérance .
Le LIEN demande depuis plusieurs années, tant lors des Etats généraux des infections nosocomiales que lorsqu’il est présent dans les comités ad hoc, que soient établie la recherche systématique des génomes des bactéries multirésistantes afin que leur cheminement soit tracé pour mieux en prévenir les effets, la technologie actuelle le permettant.
Face à la réorganisation de l’offre de soins commencée avec la réforme des GHT et se poursuivant par celle des autorisations d’activités, l’une et l’autre combinées amenant à la fermeture de certaines unités pour une centralisation dans les hôpitaux supports du GHT, et de ce fait obligeant les patients à des transferts plus fréquents d’un établissement à l’autre, donc à des risques de transferts de super bactéries mortelles plus élevés, cette surveillance des parcours de bactéries à partir de la connaissance de leur génome devient indispensable sinon urgente.
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