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Télémédecine , téléconsultation et responsabilités

28 avril 2021

Décédé en avril 2020, après un suivi en téléconsultation, sa famille estime qu’un diagnostic inexact porté et un interrogatoire insuffisant sont liés au décès de Jean-Christophe. Elle met en cause la télémédecine, porte plainte contre le médecin pour homicide involontaire et pose la question de « l’usage de cette téléconsultation », qui ne peut « être valable pour tous les patients » et ne l’est d’ailleurs pas.

Le 20 avril 2020, la victime Jean-Christophe, âgé de 40 ans et malade d’un cancer se plaint lors d’une téléconsultation pratiquée en plein confinement, avec des signes de soif abondante, langue blanche et une fatigue depuis plusieurs jours. Par téléconsultation, le médecin diagnostique une mycose de la langue et prescrit un médicament antifongique. Les symptômes persistent et le 27 avril, Jean-Christophe est hospitalisé au centre hospitalier de Grenoble, il décède le lendemain des suites d’une « décompensation diabétique ».
Selon sa famille qui met en cause un interrogatoire à distance incomplet, le diabète aurait pu être facilement détecté lors d’une consultation physique, ce qui aurait débouché sur une prise de sang.

Dans le cas de Jean-Christophe, le médecin a -t-il investigué la situation clinique du patient suffisamment c’est à dire dans le respect des règles de l’art médical ?
Aurait-il dû demander des examens complémentaires ?
Le médecin a t il été imprudent de se contenter d’une téléconsultation devant les signes cliniques exposés ?
Avait -il les moyens de consulter ce patient physiquement ?
Aurait -il dû, compte tenu des réponses apportées, suivre ce patient avec plus de d’attention et la décompensation diabétique pouvait elle être évitée ?

La question posée est aussi celle de « l’usage de cette téléconsultation » ; il conviendra alors d’examiner s’il existe un lien entre le mode de consultation et le préjudice subi par la patient, c’est à dire son décès.
L’avocat de la famille en appelle au Conseil de l’Ordre pour lancer le débat sur la pertinence de la pratique de télémédecine qui pourtant, a permis de suivre et accompagner à domicile de nombreux patients depuis la crise covid-19.

La mise en cause de l’évaluation d’une situation clinique à distance, ne concerne pas que la téléconsultation en voie d’un plus grand développement depuis la crise COVID-19.
Les dispositifs de télémédecine, téléconsultation ou télésurveillance vont se développer de plus en plus.
Les centres 15 connaissent aussi ces situations de mise en cause en justice pour ne pas avoir su parfois évaluer correctement les moyens à mettre en œuvre. et pourtant ces centres ne sont pas remis en cause ; les quelques 450 centres de traitement des appels d’urgence répondent à plus de 25 millions d’appel parmi lesquels il existe aussi des erreurs ou des mauvaises appréciations ou orientations.

Que peut faire un patient, une famille devant une situation clinique qui parait mal prise en charge ? ne pas hésiter à rappeler, insister même si la personne répondante est peu accueillante et appeler au besoin un autre professionnel en cas de doute.

en savoir plus :
https://www.20minutes.fr/societe/30…

Claude Rambaud

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